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L’histoire du Champagne : un voyage à travers les siècles

À travers les âges, le champagne s’est imposé comme le symbole du raffinement et du luxe. Indissociable des grandes célébrations, il est désormais reconnu comme un grand vin de gastronomie. La Champagne est devenue une appellation iconique, bâtie sur un terroir d’exception et une longue histoire. À travers cet article, nous vous invitons à explorer l’histoire du champagne et à découvrir les évolutions techniques qui l’ont façonné, depuis ses débuts modestes jusqu’à son statut de roi des vins effervescents

Les Origines du Champagne : Entre Vin Tranquille et Effervescent​

L'Empire Romain et l'Histoire du Champagne

Les premiers vignobles de Champagne furent plantés sous l’Empire Romain, aux alentours du Ier siècle après J.-C. La région, située au nord-est de la France, bénéficie d’un climat septentrional, avec des hivers rudes, des gelées fréquentes et des températures moyennes basses. Le sol crayeux, quant à lui, permet une excellente régulation de l’eau et favorise un enracinement profond des vignes. 

Les vestiges du passages des romains dans la région sont encore visible au coeur de la butte Saint-Nicaise à Reims, avec de larges Crayères.

Le Moyen-Âge

Au Ve siècle, durant le Moyen Âge, la région se distingue également par son commerce florissant, avec les fameuses foires de Champagne. Celles-ci firent de la région un carrefour économique européen, favorisant l’échange de marchandises, mais aussi la circulation des techniques viticoles.

À cette époque, les vins produits étaient des vins tranquilles, principalement rouges. Si les Romains ont lancé les premiers vignobles, ce sont les moines, au Moyen Âge, qui ont largement contribué à la diffusion et à l’amélioration des pratiques viticoles et de production de vin.

Dom Pérignon : un personnage clé dans l’Histoire du Champagne​

La figure de Dom Pérignon est souvent associée, à tort, à l’invention des bulles dans le Champagne. Moine bénédictin né en 1638, il résida à l’abbaye d’Hautvillers, où il chercha à produire un vin tranquille, sans bulles, puisque celles-ci étaient alors perçues comme un défaut dû à une seconde fermentation incontrôlée. 

Sa véritable contribution réside dans sa maîtrise de l’art de l’assemblage. Dom Pérignon apprit à assembler différents cépages pour obtenir des vins plus équilibrés.

Il introduisit également des méthodes de pressurage plus douces, permettant de limiter l’extraction excessive des tanins et des pigments. Cela offrit ainsi des vins plus élégants, appelés vins gris, qui ont permis de déjouer la concurrence des vins de Bourgogne, avec une spécialisation dans la production de vins blancs issus de raisins noirs.

DE LA COURS ROYALE AUX TABLES EUROPEENES

Le déjeuner d’huîtres – huile sur toile – Jean-François de Troy, 1735

Le XVIIIe siècle

Si les « vins de Champagne » étaient déjà largement appréciés par le roi Henri IV, le champagne est reconnu comme vin des sacres par Louis XIV lors de son couronnement en 1654.

L’histoire du champagne est profondément marquée par le règne de Louis XV. Jusqu’alors, le vin de champagne était transporté en fûts, l’arrêté royal de 1728 autorise son transport en bouteilles. La découverte fortuite de la seconde fermentation en bouteille rend le vin de champagne effervescent.

Le XVIIIe siècle marque l’essor du Champagne en tant que vin de prestige. La cour de France, sous Louis XV, adopte le champagne, le faisant rayonner au-delà des frontières françaises. Ce vin séduit par son élégance et son caractère effervescent.

À cette époque, le Champagne était doux, avec une quantité importante de sucre ajoutée pour satisfaire les goûts des cours royales, notamment en Russie. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle, en Angleterre, que les premiers champagnes bruts voient le jour, répondant à une évolution des goûts des consommateurs.

PERFECTIONNEMENT DE LA METHODE CHAMPENOISE

Le XIXe siècle

Le XIXe siècle est un tournant pour l’histoire du Champagne avec de nombreux progrès technique. En 1805, Madame Clicquot révolutionne l’industrie en introduisant la méthode du « remuage ». Cette technique consistait alors à incliner les bouteilles sur une « table de remuage », permettant ainsi aux lies de se concentrer dans le goulot de la bouteille par décantation. Ce procédé a été amélioré au fil du temps, remplaçant la table de remuage par des pupitres. Cette innovation facilite le dégorgement.

Ce siècle marque aussi l’amélioration du processus de dosage, avec l’apparition de la « liqueur de dosage » permettant de créer des champagnes de diverses intensités, de l’extra-brut au demi-sec. L‘invention des bouteilles en verre épais, développées par les Anglais à la fin du XVIIIe siècle, a également été essentielle pour contenir la pression du gaz carbonique diminuant ainsi les risques d’explosion et rendant le Champagne plus stable.

Il convient également de mentionner les travaux de scientifiques comme Jean-Baptiste François, en 1831, qui apporta des contributions cruciales à la maîtrise de l’effervescence. Il développe une méthode permettant de déterminer la quantité de sucre résiduel dans le vin avant la mise en bouteille. Grâce à cette technique, les producteurs peuvent enfin maitriser la seconde fermentation et éviter les explosions de bouteilles, dues à une pression trop importante

Dans les années 1860, Louis Pasteur compris le rôle des levures dans la fermentation, un progrès fondamental dans l’Histoire du Champagne.

Le XXe siècle : Une Reconnaissance Mondiale, tournant dans l’histoire du Champagne

En 1919, la création de l’échelle des crus marque un tournant dans l’histoire du Champagne. Ce système de classification hiérarchise les différents villages, dits crus, producteurs de raisin en fonction de la qualité du terroir. 

Chaque village se voit attribuer un pourcentage de 80 % à 100 %, déterminant alors le prix des raisins qui y sont cultivés. Les villages classés « Grand Cru » obtiennent la note maximale de 100 %, tandis que les « Premier Cru » sont évalués entre 90 % et 99 %.

Cette échelle des crus contribue à structurer la production champenoise et à assurer une certaine stabilité économique aux viticulteurs. Elle est la première étape vers un contrôle de l’aire de production.

L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Champagne est instaurée en 1936, une étape décisive pour la reconnaissance mondiale du vin et la protection de son terroir. L’AOC impose des règles strictes concernant les cépages, les rendements et la méthode de vinification, assurant ainsi la qualité du Champagne.

Durant les deux guerres mondiales, la région subit des pertes considérables, mais l’esprit de résilience des producteurs permet la reconstruction et la continuation de la production. Après la Seconde Guerre mondiale, le Champagne poursuit son développement à l’échelle mondiale, avec une forte exportation vers les marchés américains et asiatiques. 

Depuis 2015 les Coteaux, Maisons et Caves de champagne sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette reconnaissance mondiale est un nouveau chapitre dans l’Histoire du Champagne.